samedi 19 avril 2008

Préambule

Qu'est-ce que fait le pouvoir chinois au Tibet? Le fait même qu'il bloque l'information ne peut que renforcer les soupçons. Pourtant, il est essentiel de ne pas se limiter aux soupçons. Si l'on croit que la situation au Tibet n'est pas bonne, il faut argumenter à partir de faits. Et cela même si les faits nous sont rendus difficiles d'accès par la propagande chinoise.

Tous ceux qui font reposer leur critique sur "le totalitarisme chinois" ou " les 50 ans d'oppression du Tibet" portent une critique qui n'est pas mieux fondée que le discours des chinois (dans ce blog, le mot chinois sera utilisé pour parler de la population chinoise, non de son corps politique) selon lequel le parti communiste chinois travaille au développement du Tibet. Même si nous manquons d'informations, et même si cela est le résultat de l'action du gouvernement, nous devons tenter de parler à partir de ce que nous pouvons savoir.

Si je raisonne de cette façon, c'est parce que je crois que les mouvements de réforme ne peuvent venir que de l'intérieur de la Chine, de sa population. Comme je l'ai dit dans le post précédent, je ne crois pas qu'un régime fusse-t-il autoritaire, puisse tenir sans le soutien de sa population. Si aucun manifestant occidental n'a, à mon avis, capacité à peser sur le gouvernement chinois, il ne reste alors qu'à tenter de défendre, auprès des chinois, une discussion qui s'avère plus difficile qu'il ne peut sembler.

Tout en étant convaincu qu'on ne peut porter envers le gouvernement chinois qu'une critique sévère, il faut reconnaître que les argumentaires que nous avons entendu, sur la question du Tibet ou plus largement de la société chinoise, sont souvent caricaturaux, grossiers et hautains. C'est assez désolant car ce type d'argumentation n'aboutit qu'à discréditer une position fondamentalement juste. La mauvaise critique n'aboutit qu'à raidir la population chinoise.

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